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PIÈCES JUSTIFICATIVES.

que plus Dieu lui avait départi de talens, plus il était en obligation de les consacrer à sa gloire ; qu’il devait travailler à édifier l’Église, qu’on espérait qu’il s’y appliquerait à l’avenir, que la compagnie l’y exhortait fortement, et que moyennant cela elle priait Dieu de répandre sa bénédiction sur ses travaux. M. Bayle a assuré qu’il répondrait aux intentions de la compagnie, et l’a remerciée de ses bons souhaits.

Tous les susdits actes jusques à ce jour, 11 janvier 1698, ont été lus et approuvés par la compagnie, ce 11 janvier 1698. Ainsi signé, le Page, pasteur ; Piélat, pasteur ; de Superville, pasteur ; Basnage, ministre ; J. V. Kaeren, ancien ; F. van Schoonhoven, ancien ; Jean Fanueil, ancien ; Jacob Vermande, ancien ; Théodore Sismus, diacre et secrétaire ; D. Prins, diacre ; Govert Coolbrant ; Pierre Balde ; Isaac Berdoès, diacre ; G. Allart, diacre ; Jean de Peyster ; diacre.

Le 7 décembre 1698.

Messieurs les commissaires nommés dans l’acte du 28 septembre, pour travailler dans l’affaire de M. Bayle, ont fait rapport de leur commission, sur quoi la compagnie trouve que,

1o. La lettre imprimée dudit sieur Bayle a paru plus tard qu’on n’avait lieu d’espérer, et qu’il aurait été à souhaiter que M. Bayle l’eût fait imprimer plus tôt conformément à ses promesses.

2°. Que ledit sieur Bayle n’en a envoyé aucun exemplaire à la compagnie, bien qu’il fût en obligation de lui faire voir qu’il avait satisfait à son engagement.

3o. Que le nombre des exemplaires de cette lettre a été trop petit, et qu’il ne s’en trouve plus il y a long-temps chez les libraires, de manière qu’il semble qu’on ait eu dessein de supprimer cette lettre aussitôt qu’on l’a publiée, et de ne la mettre entre les mains que de moins de personnes qu’il serait possible, ce qui est contre l’intention de la compagnie, qui souhaitait que le public fût informé des déclarations que M. Bayle a faites sur cette affaire.

4o. Ce qui est le plus important, que M. Bayle a passé bien légèrement sur les matières dont on avait été choqué, et qu’il en parle même comme de choses soutenables, prétendant pouvoir défendre ce qu’il a avancé dans son Dictionnaire, parce qu’en qualité de commentateur et d’historien il lui a été permis de parler autrement que s’il avait fait le dogmatique ; excuse qu’il avait alléguée au consistoire par son écrit du 5 de janvier 1698, mais qu’on lui témoigna alors n’être nullement recevable, ce qui fit qu’il acquiesça purement aux remarques de la compagnie dont il reconnut la solidité et auxquelles il promit de se soumettre ; circonstance qu’il devait déclarer dans la lettre imprimée comme étant essentielle à la satisfaction qu’on lui demande.

Pour ces causes et autres, la compagnie, estimant que la lettre imprimée de M. Bayle ne satisfait qu’en partie à ce qu’il avait promis, qu’ainsi la compa-