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PIÈCES JUSTIFICATIVES.

gnie serait en droit de lui demander davantage, que cependant pour ne point se départir de la voie d’indulgence qu’on a déjà prise, la compagnie peut se contenter de représenter ces choses verbalement à M. Bayle, et de l’exhorter fortement à s’acquitter ponctuellement de ses promesses ; et la compagnie prendra cette voie dans la persuasion que ledit sieur Bayle dans la seconde édition de son Dictionnaire corrigera de bonne foi les choses qu’on lui a indiquées et profitera des avis qui lui ont été donnés ; ce qui est le principal but que la compagnie s’est proposé en tout ceci, parce qu’elle le regarde comme important à la gloire de Dieu et à l’édification de l’Église.

De plus, afin que M. Bayle qui a promis de profiter des avertissemens de la compagnie le puisse faire plus aisément, la compagnie estime qu’il est à propos que les pasteurs qui ont déjà travaillé à cette affaire dressent quelques mémoires succincts concernant les remarques que la compagnie a faites, auxquelles ils en pourront joindre quelques autres sur des matières importantes, afin qu’après que la compagnie aura approuvé lesdits mémoires, ils soient mis entre les mains de M. Bayle pour s’en souvenir et y avoir égard.

La compagnie estime aussi que notre très-honoré frère Jurieu, l’un de nos pasteurs, ayant été fort maltraité par M. Bayle dans son ouvrage, il est à propos de donner là-dessus à ce dernier un avertissement, et de l’exhorter à se conduire à l’avenir avec plus de modération, tant dans la seconde édition de son Dictionnaire, que dans les autres volumes qu’il promet au public, la compagnie n’ayant pu voir qu’avec douleur qu’on ait si peu de ménagement pour un pasteur dont le ministère et les travaux ont été et sont en singulière édification à l’Église.

Le 20 décembre 1698.

Messieurs les commissaires nommés dans l’acte du 7 décembre ont lu dans la compagnie les mémoires succincts concernant les remarques que la compagnie a faites sur l’écrit de M. Bayle, et aussi leurs remarques sur les plus importantes matières du Dictionnaire dudit sieur Bayle, lesquelles sont approuvées par la compagnie, et résolu de les communiquer à M. Bayle par messieurs Piélat, Superville, Le Page et Fanueil.


Mémoire succinct des principales choses auxquelles M. Bayle doit avoir égard, pour les corriger dans la seconde édition de son Dictionnaire.


La compagnie, ayant appris que l’on travaille actuellement à la seconde édition du Dictionnaire historique et critique, croit devoir avertir M. Bayle, en conséquence de ce qui s’est passé ci-devant entre le consistoire et lui, qu’il doit se souvenir des choses suivantes, pour y avoir égard dans la correction qu’il a promis de faire de son livre.

1o. Il évitera avec soin toutes les obscénités et retranchera tant les expressions que les citations, questions et réflexions sales ; se souvenant que la pureté de l’esprit aussi-bien que celle