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SOUVENIRS D’UN CONTRE-GUÉRILLAS

attendant, mes Mexicains demeuraient indécis et ne savaient évidemment quel parti prendre.

Il ne restèrent pas longtemps dans l’attente.

Un éclat de rire prolongé accompagné d’un juron formidable venaient de nous apprendre à qui nous avions affaire.

Les Français s’approchaient en nombre.

Un brusque détour de la route seul les empêchait de nous apercevoir.

Mes Mexicains ne furent pas lents à saisir la situation et à tourner bride.

Enfonçant leurs éperons aux flancs de leurs chevaux, et forçant ma monture à prendre les devants, ils partirent à fond de train, poursuivis par les troupiers français qui venaient de nous apercevoir.

Nos chevaux bondissaient et allaient comme le vent sur la route que nous venions de parcourir.

Attaché comme je l’étais sur mon cheval qui ne sentait pas la main d’un cavalier pour le conduire et qui faisait des efforts pour me désarçonner, je fus pris d’un vertige qui me fit bientôt perdre connaissance.