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ANITA

soir. Mes deux juaristes étaient solidement liés aux roues d’une voiture du train qui accompagnait l’escadron des chasseurs d’Afrique à qui je devais la liberté.

J’en étais là de mes réflexions, quand un brigadier s’avança vers moi en me demandant de mes nouvelles.

Je reconnus en lui un camarade de garnison de Tampico, et il me raconta en quelques mots que son détachement était en route de Camargo à Piedras Negras, d’où il devait aller rejoindre l’expédition qui se préparait à envahir les États de Durango et de Chihuahua.

Je remerciai ma bonne étoile d’être tombé en aussi bonnes mains.

Huit jours plus tard, le bras droit en écharpe, et ne me sentant nullement l’envie d’aller voir Anita, en passant par Monterey, je prenais la route de Matamoros par la diligence de Laredo.

Je trouvai là la première compagnie d’infanterie de la contre-guérilla, qui avait rossé d’importance, quelques jours auparavant, un bataillon de la brigade de Cortinas.

Je me présentai au capitaine commandant, qui me connaissait déjà, et qui me félicita de la bonne tournure qu’avait prise mon escapade d’amoureux.