Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/103

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d’une humeur horrible. Mais quand elle ne ferait que vous voir… Son clavecin est dans ce cabinet. Amusez-vous en l’attendant : je vais faire l’impossible pour l’amener.

LE COMTE. Gardez-vous bien de lui parler de la lettre !

BARTHOLO. Avant l’instant décisif ? Elle perdrait tout son effet. Il ne faut pas me dire deux fois les choses ; il ne faut pas me les dire deux fois.

Il s’en va.




Scène III

LE COMTE, seul

Me voilà sauvé. Ouf ! Que ce diable d’homme est rude à manier ! Figaro le connaît bien. Je me voyais mentir ; cela me donnait un air plat et gauche ; et il a des yeux !… Ma foi, sans l’inspiration subite de la lettre, il faut l’avouer, j’étais éconduit comme un sot. ô Ciel ! de dispute là-dedans. Si elle allait s’obstiner à ne pas venir ! Ecoutons… Elle refuse de sortir de chez elle, et j’ai perdu le fruit de ma ruse. (Il retourne écouter. ) La voici ; ne nous montrons pas d’abord.

Il entre dans le cabinet.




Scène IV

LE COMTE, ROSINE, BARTHOLO

ROSINE, avec une colère simulée. Tout ce que vous direz est inutile, Monsieur. J’ai