Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/104

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pris mon parti ; je ne veux plus entendre parler de musique.

BARTHOLO. Écoute donc, mon enfant ; c’est le seigneur Alonzo, l’élève et l’ami de don Bazile, choisi par lui pour être un de nos témoins… La musique te calmera, je t’assure.

ROSINE. Oh ! pour cela, vous pouvez vous en détacher. Si je chante ce soir !… Où donc est-il ce maître que vous craignez de renvoyer ? Je vais, en deux mots, lui donner son compte, et celui de Bazile. (Elle aperçoit son amant ; elle fait un cri. ) Ah !…

BARTHOLO. Qu’avez-vous ?

ROSINE, les deux mains sur son cœur, avec un grand trouble.

Ah ! mon Dieu, Monsieur… Ah ! mon Dieu, Monsieur…

BARTHOLO. Elle se trouve encore mal ! Seigneur Alonzo !

ROSINE. Non, je ne me trouve pas mal… mais c’est qu’en me tournant… Ah !…

LE COMTE. Le pied vous a tourné, Madame ?

ROSINE. Ah ! oui, le pied m’a tourné. Je me suis fait un mal horrible.

LE COMTE. Je m’en suis bien aperçu.

ROSINE, regardant le comte. Le coup m’a porté au cœur.

BARTHOLO. Un siège, un siège. Et pas un fauteuil ici ?

Il va le chercher.

LE COMTE.