Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/239

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 XII.

LE COMTE, LA COMTESSE.
LE COMTE, un peu sévère.

Vous n’êtes pas dans l’usage de vous enfermer !

LA COMTESSE troublée.

Je…. je chiffonnais…. oui, je chiffonnais avec Suzanne ; elle est
passée un moment chez elle.

LE COMTE l’examine.

Vous avez l’air et le ton bien altérés !

LA COMTESSE.

Cela n’est pas étonnant…. pas étonnant du tout…. je vous assure….
nous parlions de vous…. elle est passée, comme je vous dis.

LE COMTE.

Vous parliez de moi !… Je suis ramené par l’inquiétude ; en montant à
cheval, un billet qu’on m’a remis, mais auquel je n’ajoute aucune foi,
m’a…. pourtant agité.

LA COMTESSE.

Comment, Monsieur ?… quel billet ?

LE COMTE.

Il faut avouer, Madame, que vous ou moi sommes entourés d’êtres…. bien
méchants ! On me donne avis que dans la journée quelqu’un, que je crois
absent, doit chercher à vous entretenir.

LA COMTESSE.

Quel que soit cet audacieux, il faudra qu’il pénètre ici ; car mon projet
est de ne pas quitter ma chambre de tout le jour.

LE COMTE.

Ce soir, pour la noce de Suzanne ?

LA COMTESSE.