Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/262

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LE COMTE.

De quoi s’agit-il, Marceline ?

MARCELINE.

D’une obligation de mariage.

FIGARO.

Un billet, voilà tout, pour de l’argent prêté.

MARCELINE au Comte.

Sous condition de m’épouser. Vous êtes un grand seigneur, le premier
juge de la province….

LE COMTE.

Présentez-vous au tribunal ; j’y rendrai justice à tout le monde.

BAZILE montrant Marceline.

En ce cas, votre grandeur permet que je fasse aussi valoir mes droits
sur Marceline ?

LE COMTE, à part.

Ah ! voilà mon fripon du billet.

FIGARO.

Autre fou de la même espèce !

LE COMTE en colère à Bazile.

Vos droits ! vos droits ! il vous convient bien de parler devant moi,
maître sot !

ANTONIO frappant dans sa main.

Il ne l’a, ma foi, pas manqué du premier coup : c’est son nom.

LE COMTE.

Marceline, on suspendra tout jusqu’à l’examen de vos titres, qui se fera
publiquement dans la grand’salle d’audience. Honnête Bazile ! agent
fidèle et sûr ! allez au bourg chercher les gens du siége.

BAZILE.

Pour son affaire ?

LE COMTE.

Et vous m’amènerez le paysan du billet.

BAZILE.