Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/67

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FIGARO, à part. Fort bien. (Haut.) Mais il a un grand défaut, qui nuira toujours à son avancement.

ROSINE. Un défaut, monsieur Figaro ! Un défaut ! en êtes-vous bien sûr ?

FIGARO. il est amoureux.

ROSINE. il est amoureux ! et vous appelez cela un défaut ?

FIGARO. A la vérité, ce n’en est un que relativement à sa mauvaise fortune.

ROSINE. Ah ! que le sort est injuste ! Et nomme-t-il la personne qu’il aime ? Je suis d’une curiosité…

FIGARO. Vous êtes la dernière, Madame, à qui je voudrais faire une confidence de cette nature.

ROSINE, vivement. Pourquoi, monsieur Figaro ? Je suis discrète. Ce jeune homme vous appartient, il m’intéresse infiniment…, dites donc.

FIGARO, la regardant finement. Figurez-vous la plus jolie petite mignonne, douce, tendre, accorte et fraîche, agaçant l’appétit ; pied furtif, taille adroite, élancée, bras dodus, bouche rosée, et des mains ! des joues ! des dents ! des yeux !…

ROSINE. Oui reste en cette ville ?

FIGARO. En ce quartier.

ROSINE. Dans cette rue peut-être ?