Page:Beaumarchais - Œuvres choisies Didot 1913 tome 1.djvu/126

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go LES DEUX AMIS.

PAULINE.

Il m'effraie ! je ne pais le quitter. Mélac , mou ami,iuou fiere.

MÉI.A.C FILS, avec égaremeut.

Moi votre ami ! moi votre frère ! Non , je ne vous suis rien. Allez, cruelle, vous ne me surprendrez plus. Le trait empoisonné que vous avez enfoncé dans mon cœur n'en sortira qu'avec ma vie. Me tendre un piège affreux l et me rendre garant des propos insensée que le désespoir m'a fait tenir ! ah. .' cela est d'une cruauté !

P AU ï, IliE.

Ecoulez-îmoi , Mélac.

MÉLAC FILS.

Je ne vous écoute plus : vous ne m'avez jamais aimé. Je n'écoute plus une femme qui emploie ua indigne détour pour renoncer à moi.

PAULINE, avec un grand trouble.

Eh bien! mon cher Mélac, je n'y renonce pas. Tant d'amour me touche, plus qu'il ne convient peui-ètre à la malheureuse Pauline. Je n'y renonce pas ; niais , au nom Ue ton père , sors de cet égare- ment qui me tue.

MÉLAC F I L S , se levant.

Vous voyez bien , Pauline, ce que vous me pro- mettez.... vous le voyez bien. Si jaiuais vous rappe- lez... si jamais... ( il tombe à ses genoux .ivcc artleur.) .Ju- rez-moi que vous oublierez les blasphèmes que j'ai horreur d'avoir proférés devant vous : jurez-le moi.

PAULINE.

Puisse-tu les oublier toi-même î

MÉLAC FILS.

Jnrez-nioi que vou,>îme rendez votre cœnr.

PAULINE.

Te le rendre, ingrat ! il n'a pas cessé d être à toi.

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