Page:Beaumarchais - Œuvres choisies Didot 1913 tome 1.djvu/201

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ACTE I, SCENE IX. i(J;»

MADAME MURER.

Le comte seul peut décider la question.

LE COMTE, avec timidité. Je suivrai vos volontés en tout. Mais à Lon- dres... . Si près de mou oncle.... S'exposer.... Celte ri)lere si redoutable de votre peie... Je peusois que l'on pourroit remettre cet aveu délicat à notre re- tour au pays de Galles.

EUGÉNIE, vivemeut. Ou vous viendrez ?

LE COMTE.

J'espérois vous y rejoindre avant peu.

EUGÉNIE, tendrement. Que ne l'écriviez- vous. Un seul mot de ce des- sein nous eût empêchées de venir à Londres.

LE COMTE, vivement. Quand vous n'auriez pas suivi d'aussi près lanoù- vellc que j'ai reçue de votre résolution , je me serois bien gardé d'y rien changer. Mon empre.>'Seraent égaloit le vôtre, (d'un ion très affectueux.) Aurois-je voulu suspendre un voyage qui a mille attraits pour moi .

MADAME MURER.

Il est cîiarniant !

EUGENIE, hai.ssaiil le.s yeux. Je n'ai plus qu'une plainte à faire : me la pardou- nerez-vous, milord.

LE COMTE.

Ne me cachez rien , je vous eu conjure. EUGÉNIE, avec embarras.

Un cœur sensible s'inquiète de tout. Il m'a .scm- blé voir dans vos lettres une espèce d'affectation à éviter de m'honorer du nom de votre femme. J'ai craint...

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