Page:Beaumarchais - Œuvres choisies Didot 1913 tome 1.djvu/200

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i64 EUGÉNIE.

fine j'eus à recevoir votre maiu à linsu de nos pa- rents.

LE COMTE.

J'en ai trop soupiré pour l'oublier jamais. EUGÉNIE, avec douleur.

Totre présence me soutenoit contre mes ré- flexions ; mais bientôt des souvenirs cruels m'as- saillirent en foule... Les derniers conseils d'une mère mourante... la faute que je commettois contre luon père absent... l'air de mystère qui accompagna l'auguste cérémonie dans voire château...

MADAME MURET..

N'étoit-il pas indispensable ?

EUGÉNIE.

Votre départ, nécessaire pour vous, mais dou- loureux pour moi... (baissant la voix.) mon état... LE COMTE, lui baise la main. Votre état , Eugénie ! Ce qui met le sceau à mon bonheur peut-il vous affliger .•' ( à part.) Infortunée ! EUGÉNIE, tembcmcnt. Ah ! qu il me seroit cher, s'il ne m'exposoit pas...

LE COMTE.

.Te me croirai bien malheureux, si ma présence n'a pas la force de dissiper ces nuages, jlais qu'exi- gez-vous de nioi.'^ Ordonnez.

E L' G É N I E.

Puisqu'il m'est permis de demander, je désire que vons employiez auprès de tuon père cet art de persuader, ah! que vous possédez si parfaitement.

LE (OMTE.

Ma chère Eugéuie .'

E U G É N I E.

Je souhaiterois que nous nous occupassions tous aie tirer dune ignorance qui ne peut durer plus loug-teuips sims oriiuc cl sans d.tngcr pouï moi.

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