Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rejoindre, je vous plains, car vous serez étourdi par les nains et les cigognes. D’ailleurs, il est fâcheux pour vous et pour moi d’avoir perdu les trésors du palais souterrain qui nous étaient promis.

À ce nom de palais souterrain, le Calife suspendit ses caresses, qui avaient déjà été assez loin, pour se faire expliquer ce que Nouronihar voulait dire. Alors, elle lui raconta sa vision, ce qui l’avait suivie, et l’histoire de sa prétendue mort ; elle lui dépeignait le lieu d’expiation d’où elle s’était échappée, d’une manière qui l’aurait fait rire, s’il n’avait pas été très sérieusement occupé. Elle n’eut pas plutôt cessé de parler, que Vathek, la reprenant dans ses bras, lui dit : Allons, lumière de mes yeux, tout est dévoilé. Nous sommes tous deux pleins de vie : votre père est un fripon qui nous a trompés pour nous séparer ; et le Giaour, qui, à ce que je comprends, veut nous faire voyager ensemble, ne vaut guère mieux. Ce ne sera pas du moins de longtemps qu’il nous tiendra dans son palais de