Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/223

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vantable contre les négresses, qu’elle accusait de n’avoir pas saisi l’enfant tout de suite, et de s’être amusées à pincer jusqu’à la mort de petits nains qui ne signifiaient rien. Elle revint dans la vallée en murmurant ; et, trouvant que son fils n’était pas encore levé d’auprès de sa belle, elle passa sa mauvaise humeur sur lui et sur Nouronihar ; toutefois elle se consola par l’idée de partir le lendemain pour Istakhar, et de faire connaissance avec Eblis même, au moyen des bons offices du Giaour ; mais le destin en avait ordonné autrement.

Sur le soir, comme cette princesse s’entretenait avec Dilara qu’elle avait fait venir et qui était fort de son goût, Bababalouk vint lui dire que le ciel paraissait fort embrasé du côté de Samarah, et semblait annoncer quelque chose de funeste. Sur-le-champ, elle prit ses astrolabes et ses instruments magiques, mesura la hauteur des planètes, fit ses calculs, et vit, à son grand déplaisir, qu’il y avait une révolte