Page:Beckford - Vathek 1787 Paris.djvu/13

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Support de la mémoire, étoit un enchantement continuel. Des raretés rassemblées de tous les coins du monde, s’y trouvoient en profusion & dans le plus bel ordre. On y voyoit une galerie de tableaux du célèbre Mani6, & des statues qui paroissoient animées. Là, une perspective bien ménagée charmoit la vue ; ici, la magie de l’optique la trompoit agréablement : autre part, on trouvoit tous les trésors de la nature. En un mot, Vathek, le plus curieux des hommes, n’avoit rien omis dans ce palais de ce qui pouvoit contenter la curiosité de ceux qui le visitoient.

Le palais des Parfums, qu’on appelloit aussi l’Aiguillon de la volupté, étoit divisé en plusieurs salles. Des flambeaux & des lampes aromatiques y étoient allumés, même en plein jour. Pour dissiper l’agréable ivresse que donnoit ce lieu, on descendoit dans un vaste jardin, où l’assemblage de toutes les fleurs faisoit respirer un air suave & restaurant.

Dans le cinquième palais, nommé le Réduit de la joie, ou le Dangereux, se trouvoient plusieurs troupes de jeunes filles. Elles étoient belles & prévenantes comme les Houris, & jamais elles ne se lassoient de bien recevoir ceux que le Calife