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VATHEK,

obscurité funèbre, & sur des lits d’un cèdre incorruptible, étoient étendus les corps décharnés des fameux Rois préadamites, jadis Monarques universels sur la terre. Ils avoient encore assez de vie pour connoître leur déplorable état ; leurs yeux conservoient un triste mouvement ; ils s’entre-regardoient languissamment l’un l’autre, & tenoient tous la main droite sur leur cœur. À leurs pieds on yoyoit des inscriptions qui retraçoient les évènemens de leur règne, leur puissance, leur orgueil & leurs crimes. Soliman Raad, Soliman Daki, & Soliman dit Gian Ben Gian, qui, après avoir enchaîné les Dives dans les ténébreuses cavernes de Caf, devinrent si présomptueux, qu’ils doutèrent de la puissance suprême, tenoient là un rang distingué ; mais non pas comparable à celui du prophète Suleïman Ben Daoud.

Ce Roi si renommé par sa sagesse, étoit sur la plus haute estrade, & immédiatement sous le dôme. Il paroissoit avoir plus de vie que les autres ; & quoiqu’il poussât de tems en tems de profonds soupirs, & tînt la main droite sur le cœur comme ses compagnons, son visage étoit plus serein ; & il sembloit être attentif au bruit d’une cataracte d’eau noire, qu’on entrevoyoit à travers l’une des portes qui étoit grillée. Nul autre