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NOTES.

couchoit sur l’éminence opposée ; c’est pourquoi, de Cof à Caf, signifioit d’une extremité à l’autre. Les historiens fabuleux de l’Orient assurent que cette montagne avoit pour base une pierre, nommée fakbrat, dont un grain, suivant Lokman, donnoit le pouvoir de faire des prodiges ; l’on représente encore cette pierre comme le pivot de la terre, & comme une vaste émeraude, dont les rayons réfléchis donnoient aux cieux leur couleur d’azur : ils ajoutent que lorsque Dieu veut exciter un tremblement de terre, il commande à cette pierre d’émouvoir une de ses fibres (qui fait en elle l’office des nerfs), & qu’alors la terre qui lui communique, tremble, s’agite, & s’écroule quelquefois. Telle est la philosophie du Horan !

Note 37, pag. 67. (la Simorgue). C’est de ce chimérique oiseau de l’Orient qu’on dit tant de merveilles. Il avoit non seulement le don de la raison, mais encore la connoissance de toutes les langues ; d’où l’on peut conclure que c’étoit un génie sous une forme empruntée. Cette créature rapporte d’elle-même, qu’elle avoit vu douze fois, commencer & finir la grande révolution de sept mille ans, & que dans sa durée, le monde avoit été sept fois dépeuplé, & sept fois repeuplé d’habitans. Le Simurgh est représenté comme le grand ami de la race d’Adam, & un aussi grand ami des Dives. Tahamurath & Aherman apprirent par ses prédictions tout ce qui devoit leur arriver, & ils obtinrent de lui, qu’il les seconderoit dans toutes leurs entreprises. Tahamurath, armé du bouclier de Gian Ben Gian, fut porté dans l’air par cet oiseau, au dessus du noir désert à Caf ; le panache de