Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 1.djvu/219

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stes ne te cause d’abord quelque étonnement.

HÉLÈNE, sèchement.

Rassurez-vous ! Si vous êtes peut-être trop clairvoyante pour mes défauts, j’ai en réserve des qualités que vous ne me connaissez pas. Je tiens moins d’ailleurs aux joies légères que | donne la fortune qu’aux sentiments élevés qu’elle développe, là est la richesse véritable et celle que je ne perdrai jamais.

MADAME DE LA ROSERAYE

Apaise-toi, chère enfant ; je ne demande pas mieux que de te croire courageuse et prête à tout événement ; mais ton âge n’est pas fait pour la douleur et je suis affligée qu’elle te surprenne si tôt. Embrasse-moi, ma fille ; je suis maladroite quelquefois et je te blesse sans le vouloir. Hélène se jette au cou de sa mère Terrible enfant dont les caresses sont si rares et qui as la tête dans les nuages, plus souvent que sur mon cœur… Elles se séparent Ton père est vraiment coupable, Hélène ; vous vous adorez tous deux, et je ne lui en aurais pas voulu de s’ouvrir à toi la première, , mais il n’a pas le droit d’être abattu et désespéré comme nous le voyons, sans que nous connaissions le poids de ses peines et la portée de nos désastres. ? J’ai questionné Michel, il ne savait rien non plus.

HÉLÈNE

Et pourquoi saurait-il quelque chose ? C’est moi