Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 1.djvu/220

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qui en voudrais beaucoup à mon père, s’il nous cachait ses chagrins et qu’il les contât à un étranger.

MADAME DE LA ROSERAYE

M. Pauper, mon enfant, n’est plus un étranger pour nous, et avec les hommes tels que lui on peut se lier facilement parce qu’on se lie pour toujours. Tu juges encore notre ami sur ce qu’il a été et tu as tort ; il avait un vice, il s’en est guéri ; un langage et des manières violentes, il les surveille et les perfectionne ; quant à son intelligence et à son savoir, ton père qui est bon juge en fait le plus grand cas. Je ne sais s’il deviendra un savant illustre comme il le voudrait et comme je le lui souhaite, mais ce sera un homme de mérite et un homme de bien.

HÉLÈNE

Dites tout, ma mère, et un excellent mari.

MADAME DE LA ROSERAYE

Je n’en connaîtrais pas de plus honorable.

HÉLÈNE

Oui, très-honorable, en effet… pour la cuisinière.

MADAME DE LA ROSERAYE

Hélène

HÉLÈNE

Tenez, ma mère, ne parlons plus jamais de M. Pauper, ni de personne autre ; la préoccupation constante que vous avez de mon établissement me choque au moins autant qu’elle me touche ; vous