Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 1.djvu/236

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la nécessité où je me trouve de frapper un grand coup ; je ne vous cache rien, vous le voyez. Ne seriez vous pas disposé, monsieur le baron, à venir à mon secours, tout en vous préparant pour vous-même d’assez jolis avantages. C’est cent mille francs environ qui me sont nécessaires ; et vous fallût-il les prendre sur vos terres où ils ne vous rapportent qu’un et demi, deux au plus, vous auriez alors cette somme placée dans une entreprise industrielle qui vous donnerait vingt et vingt-cinq pour cent de votre argent.

LE COMTE

Est-ce tout, monsieur ? Vous me forcez à vous dire qu’en recherchant l’honneur d’être présenté à madame et mademoiselle de la Roseraye, je ne pensais pas que mes visites ici amèneraient de vous à moi des rapports un peu trop familiers. Je ne mets pas d’argent dans vos affaires.

DE LA ROSERAYE

C’est votre dernier mot…

LE COMTE

Bonjour, monsieur.

DE LA ROSERAYE

Restez, monsieur le baron, et écoutez-moi avec pitié. Je vous ai menti. Cette opération dont je vous parlais n’existe pas. La vérité, l’affreuse vérité, la Voici tout entière. Je vais être poursuivi, arrêté, condamné. Après quinze années de travail et de lutte,