Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 2.djvu/122

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paix avec ma mère. Elle a tant pleuré, ma pauvre mère, tant pleuré, qu’elle n’a plus toujours la tête à elle. TEISSIER, revenant. Il était temps que vous m’arrêtiez, mademoiselle. J’allais de ce pas assigner Mme Vigneron au Tribunal de commerce en remboursement des avances que je lui ai faites. Je me suis gêné moi-même pour ne pas laisser votre mère dans l’embarras. Il tire une seconde fois son portefeuille et y prend un nouveau papier. Vous aurez l’obligeance de lui remettre ce petit compte qu’elle vérifiera facilement : « Au janvier, avancé à Mme Vigneron francs qui ont dû servir aux obsèques de votre père ; au janvier, avancé à Mme Vigneron francs pour les dépenses de sa maison, c’est à ce titre qu’ils m’ont été demandés ; au également, écoutez cela, remboursé une lettre de change, signée : Gaston Vigneron, ordre : Lefébure, montant : . francs.» Votre frère étant mineur, son engagement ne valait rien. Mais Mme Vigneron n’aurait pas voulu frustrer un bailleur de fonds, que ce jeune homme a trompé nécessairement sur son âge et sur ses ressources personnelles. (Il plie le papier et le lui remet.) Je suis votre serviteur. MARIE Restez, monsieur, je vous prie de rester. Ce n’est pas ce compte qui a bouleversé ma mère au point de s’emporter avec vous. Elle