Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 2.djvu/172

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JUDITH À quoi bon en parler ? Nous répétons toujours les mêmes choses sans prendre la plus petite détermination. Il faudrait une autre femme que toi, vois-tu, pour nous tirer de l’impasse où nous sommes. MADAME VIGNERON Dis-moi tout de suite que je ne fais pas mon devoir. JUDITH Je ne dis pas cela. Ce n’est pas ta faute si tu n’entends rien aux affaires. MADAME VIGNERON Charge-t’en, toi, alors, de nos affaires. JUDITH Dieu m’en garde ! Je perds la tête devant une addition. MADAME VIGNERON On ne te demande pas de faire une addition. On te demande d’être là, de prendre part à ce qui se dit, et de donner ton avis quand tu en as un. JUDITH Vous le connaissez, mon avis, il ne changera pas. Nous ne ferons rien et il n’y a rien à faire. MADAME VIGNERON Cependant, mon enfant, si on nous vole ?