Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 2.djvu/174

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découragé une de tes sœurs et tu fais pleurer l’autre. JUDITH, allant à Blanche. Tu m’en veux ? BLANCHE Non, je ne t’en veux pas. Tu parles de M. de Saint-Genis sans le connaître. J’étais très heureuse de lui apporter une dot, je l’ai perdue, il ne m’en aime pas moins et me témoigne le même désir de m’épouser. Les difficultés viennent de sa mère. Une mère cède tôt ou tard ; Mme de Saint-Genis fera comme toutes les autres. Elle trouvera plus sage de nous donner son consentement, quand elle nous verra résolus à nous en passer. Tu as raison, ma grande sœur, en disant que nous ne nous

défendons pas bien sérieusement ; mais cette décision qui nous manque dans nos affaires, je l’aurai, moi, je te le promets, pour mon mariage. MADAME VIGNERON Ah çà ! mes enfants, je ne vous comprends pas. Vous parlez toujours de décision, nous manquons de décision, il faudrait de la décision, vous ne dites pas autre chose, et, quand je vous propose une véritable mesure, vous êtes les premières à m’en détourner. Voulez-vous, oui ou non, renvoyer M. Bourdon et le remplacer ? MARIE Par qui ?