Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 2.djvu/240

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MARIE Oui, je voudrais être fixée sur ce point et sur d’autres. BOURDON De quoi vous préoccupez-vous ? Si on recherchait aujourd’hui en France l’origine de toutes les fortunes, il n’y en a pas cent, pas cinquante, qui résisteraient à un examen scrupuleux. Je vous en parle savamment, comme un homme qui tient les fils dans son cabinet. Teissier a fait des affaires toute sa vie ; il en a retiré un capital considérable qui est bien à lui et que personne ne songe à attaquer ; vous n’avez pas besoin d’en savoir davantage. MARIE Quelle est la conduite ordinaire de M. Teissier ? Quels sont ses goûts, ses habitudes ? BOURDON Mais les goûts et les habitudes d’un homme de son âge. Je ne pense pas que vous ayez beaucoup à craindre de ce côté. Je devine maintenant où tendait votre question. Croyez-moi, Teissier sera un mari plutôt trop honnête que pas assez, je m’en rapporte à votre mère elle-même. MADAME VIGNERON Je me demande en ce moment, monsieur Bourdon, quel intérêt vous pouvez avoir à ce mariage ? BOURDON