Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 2.djvu/241

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Quel intérêt, madame ? Mais celui de cette enfant qui est en même temps le vôtre. MADAME VIGNERON Il est bien tard, savez-vous, pour nous montrer tant de dévouement. BOURDON Vous pensez encore, madame, à ces maudites affaires qui se sont terminées aussi mal que possible, je le reconnais. Est-ce ma faute, si vous vous êtes trouvée impuissante pour défendre la succession de votre mari ? Vous avez subi la loi du plus fort, voilà tout. Aujourd’hui cette loi se retourne en votre faveur. Il se trouve que votre fille a fait la conquête d’un vieillard qui accordera tout ce qu’on voudra pour passer avec elle les quelques jours qui lui restent à vivre. Cette situation est toute à votre avantage ; les atouts sont dans votre jeu, profitez-en. Je n’ai pas besoin de vous dire, madame, que nous, officiers publics, nous ne connaissons ni le plus fort ni le plus faible et que la neutralité est un devoir dont nous ne nous écartons jamais. Cependant je ne me croirais pas coupable, bien que Teissier soit mon client, de stipuler en faveur de votre fille tous les avantages qu’elle est en état d’obtenir. (Revenant à Marie) Vous avez entendu, mademoiselle, ce que je viens de dire à votre mère. Faites-moi autant de questions que vous voudrez,