Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 2.djvu/70

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s à une niaiserie sans importance. Plus près et plus bas. Veux-tu que je te dise tout, Vigneron ? Blanche est une enfant, c’est vrai, modeste et innocente, la chère petite, autant qu’on peut l’être, mais d’une sensibilité extraordinaire pour son âge ; nous ne nous repentirons pas de l’avoir mariée de bonne heure. Enfin, l’abbé Mouton, un ami pour nous, qui nous connaît depuis vingt ans, ne se serait pas occupé de ce mariage, s’il n’avait pas été avantageux pour tout le monde.

VIGNERON Qui est-ce qui te dit le contraire ? Mais c’est égal, nous sommes allés trop vite. D’abord un abbé qui fait des mariages, ce n’est pas son rôle. Ensuite explique-moi comment Mme de Saint-Genis, qui n’a pas le sou, je le répète, a d’aussi belles relations. Je pensais que les témoins de son fils seraient des gens sans importance ; elle en a trouvé, ma foi, de plus huppés que les nôtres. Un chef de division et un général ! Le chef de division, ça se conçoit, M. Georges est dans ses bureaux ; mais le général ? MADAME VIGNERON Eh bien ? quoi ? le général. Tu sais bien que M. de Saint-Genis le père était capitaine. Va à tes affaires, mon ami. elle le quitte. Blanche, donne à ton père sa redingote. Elle sort par la porte de droite en la laissant ouverte derrière elle.. VIGNERON,