Page:Becque - Théâtre complet, 1890, tome 2.djvu/71

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il ôte sa robe de chambre et passe le vêtement que lui apporte Blanche.. Vous voilà, vous, ingrate ! BLANCHE Ingrate ! À quel propos me dis-tu cela ? VIGNERON À quel propos ? Si nous sommes riches aujourd’hui, si tu te maries, si je te donne une dot, n’est-ce pas à M. Teissier que nous le devons ? BLANCHE Non, papa. VIGNERON Comment, non, papa. C’est bien Teissier, j’imagine, avec sa fabrique, qui m’a fait ce que je suis. BLANCHE C’est-à-dire que tu as fait de la fabrique de M. Teissier ce qu’elle est. Sans toi, elle lui coûtait de l’argent ; avec toi, Dieu sait ce qu’elle lui en a rapporté. Tiens, papa, si M. Teissier était un autre homme, un homme juste, après le mérite que tu as eu et la peine que tu t’es donnée, voici ce qu’il te dirait : Cette fabrique m’a appartenu d’abord, elle a été à tous deux ensuite, elle est à vous maintenant. VIGNERON Bon petit cœur, tu mets du sentiment