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que s’il se comportait d’une manière conforme aux ordres du pacha, il aurait un présent à espérer. Je pris ensuite congé de lui, en laissant à Erment mon janissaire, pour m’amener le lendemain, au Memnonium, les gens qu’on lui fournirait.

Le lendemain matin personne ne parut. Après avoir attendu jusqu’à neuf heures, je montai sur un chameau et me rendis à la ville. Je mis entre les mains de mon interprète un peu de poudre et environ deux livres de café en fèves, et j’allai chez le cacheff que je trouvai occupé à donner des instructions pour la bâtisse d’une tombe en l’honneur d’un Saint musulman. Il eût été inutile de me plaindre ; je lui dis donc simplement que je venais pour prendre du café et fumer une pipe avec lui. Il en parut content, et nous nous assîmes ensemble sur le divan. Je fis semblant de n’avoir aucun intérêt dans le transport du colosse ; et saisissant le moment favorable, je lui présentai la poudre et le café, ce qui lui fit beaucoup de plaisir. Je lui répétai ensuite que s’il voulait me procurer du monde, il n’aurait qu’à s’en féliciter ; mais que, dans le cas contraire, il perdrait l’espoir d’une récompense et me forcerait d’agir en conséquence. Là-dessus il me promit de nouveau du secours pour le lende-