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voyages en égypte,


le villageois prétendit que nous étions assez avancés. Je dis à mon guide d’aller leur parler et d’envoyer chez le cheik ou le cadi ; mais il faisait déjà nuit ; ainsi nous fûmes obligés de rester à l’endroit où nous étions. Les villageois veillèrent toute la nuit, pour nous empêcher de pénétrer dans le village.

Le lendemain matin beaucoup d’habitans vinrent pour nous voir, en se tenant à une grande distance. Nous voulûmes envoyer quelqu’un chez le cheik ; mais personne ne nous écouta. Le guide leur dit que nos chameaux ne pouvaient se passer de fourrage, et qu’ils allaient mourir. Le peuple répliqua que nous pouvions mourir avec nos bêtes quand nous voudrions. Toute la matinée se passa de cette manière. L’endroit où nous nous trouvions était un endroit aride, sans abri contre le soleil, et éloigné des sources d’eau. Nous n’avions d’ailleurs point apporté de vivres, puisque nous ne nous étions pas attendus à un accueil semblable. Mon guide et les chameliers étaient résolus de retourner à Zabou dès que le soleil baisserait, et je ne pouvais les en empêcher. Auprès du lieu de notre station j’observai une carrière d’où l’on avait extrait de gros blocs de pierre, ce qui me fit présumer, que dans le village ou aux environs on avait construit quelque grand édifice.