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en nubie, etc.


dollars. J’étais assise au haut d’un escalier ; le chaland monta quelques marches, et approcha assez pour lire pendant que je tournai les feuilles. Il marchanda beaucoup et ravala la marchandise pour l’avoir à meilleur marché, selon la coutume du pays ; enfin il l’acheta. Je priai ce jeune chrétien de faire savoir à ses amis que j’en avais d’autres à vendre ; mais, fier d’avoir seul un aussi beau livre, il se garda bien de dire aux autres où il l’avait acheté. Heureusement mon Juif, à qui j’avais promis un bakchis si je vendais toutes les Bibles, me fit venir d’autres chalands. Le second qui vint, ce fut le scrivan ou inspecteur de la fabrique de toiles ; il en prit cinq. Il ne m’en resta plus que deux. Le même jour, ce scrivan passa avec une Bible ouverte, à la main, devant la maison du gouverneur, au moment où celui-ci était assis à la porte, selon sa coutume. Le gouverneur voulut savoir quel était ce livre, et pria le Copte d’en lire quelque chose. Je présume que le chrétien lut quelques passages du Vieux-Testament, connu des Turcs. Ayant appris qu’il avait acheté ce livre d’une personne d’Angleterre, à Rosette, le gouverneur envoya chez M. Lenzza, notre agent, afin d’en acheter un exemplaire, pour trente piastres. Je vendis la dernière à un autre