Page:Benda - Le Bouquet de Glycère.djvu/40

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viens de me dire ? Voilà trois jours et trois nuits que j’étouffe, étranglé par cette vérité. Sois sûr que, si elle succombe, je saurai ne point lui survivre, à cette mère chérie que j’aurai mise au tombeau. Mais maintenant, aie quelque pitié de moi, Iphiclès. De ta bouche qui me déchire, laisse-moi, avant de mourir, recueillir quelque espoir ; dis-moi que la flétrissure qui me frappe aujourd’hui ne marquera pas toujours mes pareils dans l’avenir ; qu’un temps viendra, un jour, où l’être n’aura à faire face qu’à des conditions douces, où il n’aura plus à imposer sa conservation à un milieu jaloux, mais où elle fera partie de la volonté du Tout, où l’on pourra alors, sans faire injure aux dieux, adorer la pensée et dédaigner l’action.

— Pour les peuples jamais, jamais ce temps ne viendra, Callicrate.