Page:Benoit L Atlantide.djvu/144

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savez que bien des éléments me font défaut pour vous comprendre. Vous avez parlé de la dynastie neptunienne. Qu’est cette dynastie, dont vous faites, je crois, descendre Antinéa ? Quel est son rôle dans l’histoire de l’Atlantide ?

M. Le Mesge sourit avec condescendance, tout en clignant de l’œil du côté de Morhange. Celui-ci, sans sourciller, sans mot dire, menton dans la main, coude sur le genou, écoutait.

— Platon vous répondra pour moi, monsieur — dit le professeur.

Et il ajouta, avec un accent de pitié indicible :

— Est-il donc possible que vous n’ayez jamais eu connaissance du début du Critias ?

Il avait pris sur la table le manuscrit dont la vue avait tant ému Morhange. Il ajusta ses lunettes, se mit à lire. On eût dit que la magie platonicienne secouait, transfigurait ce petit vieillard ridicule.


« Ayant tiré au sort les différentes parties de la terre, les dieux obtinrent, les uns une contrée plus grande, les autres une plus petite… C’est ainsi que Neptune, ayant reçu en partage l’île Atlantide, plaça les enfants qu’il avait eus d’une mortelle dans une partie de cette île. C’était, non loin de la mer, une plaine située au milieu de l’île, la plus belle, assure-t-on, et la plus fertile des plaines. À cinquante stades environ de cette plaine, au milieu de l’île, était une montagne. Là habitait un de ces hommes qui, à l’origine des choses, naquirent de la terre, Evénor avec sa femme, Leucippe. Ils engen-