Page:Benoit L Atlantide.djvu/71

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que les Touareg furent chrétiens, à partir d’une époque qu’il s’agit de déterminer, mais qui coïncide sans doute avec la splendeur de l’église d’Hippone. Mieux que moi, vous savez que la croix est chez eux un motif d’ornementation fatidique. Duveyrier a constaté qu’elle figure dans leur alphabet, sur leurs armes, parmi les dessins de leurs vêtements. Le seul tatouage qu’ils portent sur le front, sur le dos de la main, est une croix à quatre branches égales ; le pommeau de leurs selles, les poignées de leurs sabres, de leurs poignards, sont en croix. Et faut-il vous rappeler que, malgré la proscription des cloches considérées par l’islamisme comme un symbole chrétien, les harnachements des chameaux touareg ont pour garniture des clochettes ?

« Ni Dom Granger, ni moi n’attachions une importance exagérée à de telles preuves, trop semblables à celles qui font florès dans le Génie du Christianisme. Mais, enfin, il est impossible de refuser toute valeur à certains arguments théologiques. Le Dieu des Touareg, Amanaï, incontestablement l’Adonaï de la Bible, est unique. Ils ont un enfer, tîmsi-tan-elâkhart, le dernier feu, où règne Iblis, notre Lucifer. Leur paradis, où ils reçoivent la récompense de leurs bonnes actions, est habité par les andjeloûsen, nos anges. Et ne nous objectez pas les ressemblances de cette théologie avec celle du Koran, car je vous opposerais, moi, les arguments historiques, et vous rappellerais que les Touareg ont