Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/182

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cherchez, que vous creusez sans cesse des sujets de chagrin, tout à fait illusoires ; sur un seul point, vous avez raison, et puisque vous daignez aujourd’hui me prendre pour confident, permettez-moi d’être sincère et de vous parler comme un ami. — Les femmes ne nous pardonnent jamais d’avoir auprès d’elles une pensée qui ne les concerne pas ; elles veulent être l’affaire unique, essentielle, et considèrent comme des rivales, les mille préoccupations qui entraînent le mari loin d’elles : sa carrière, son travail, ce qui doit être au fond l’aliment et le but de la vie. Elles ont grand tort, croyez-moi, car le foyer qui leur suffit, est comme vous le disiez tout à l’heure, trop étroit pour la plupart des hommes, qu’il faut laisser s’ébattre dans le cercle de leur activité, de leurs projets, de leurs ambitions. Résignez--