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VI

LÉON CLADEL


C’est au commencement de l’an de grâce 1874 que je fis la connaissance de l’un des écrivains les plus curieux que nous ait donnés le Parnasse de 1866, et qui dit : le Parnasse de 1866 dit : Catulle Mendès.

Catulle Mendès, qui, jusqu’à sa mort, est resté un grand entraîneur d’hommes, l’était déjà à cette époque. Il y employait ses qualités de charmeur irrésistible et une autorité d’apôtre des belles-lettres à laquelle je n’ai jamais vu personne se soustraire, même Théodore de Banville, même Leconte de Lisle, que dis-je, même Victor Hugo. De ce maître des maîtres, en dix minutes, il obtenait tout ce qu’il voulait en avoir, et, en Suisse, à la première visite, il avait mis Richard Wagner dans sa poche. Quant aux éditeurs, d’un sourire il en faisait naître !

Il n’a jamais eu de rival à cet exercice d’évocation, que l’extraordinaire Léon Cladel, qui en inventa de mémorables et dont la gloire n’avait souvent qu’un