Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/271

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

P.-S. — Gounod vient de faire un joli petit opéra-bouffe, le Médecin malgré lui. Voyez mon feuilleton qui paraîtra vendredi ou samedi prochain.


XCII.

À LOUIS BERLIOZ.


Paris, 24 janvier [1858].

Cher ami,

La poste des Indes part le 10 et le 26 de chaque mois ; je t’écris donc un peu plus tôt ma seconde lettre pour qu’elle puisse te parvenir en même temps que ma première. Il s’est passé de terribles choses depuis le 10 de ce mois. Tu le sais peut-être déjà, une troupe d’effroyables bandits est venue entourer la voiture de l’empereur au moment où il se rendait avec l’impératrice à la représentation au bénéfice de Massol à l’Opéra. Ces monstres ont jeté des bombes fulminantes dont l’explosion a tué un grand nombre de personnes et de chevaux, criblé la voiture de l’empereur, etc., etc. Par le plus grand des bonheurs, l’empereur n’a pas été atteint ; la charmante impératrice n’a pas même perdu un instant son sang-froid. Ils ont été admirables de courage et de présence d’esprit tous les deux, au milieu de cette scène de carnage à la porte de l’Opéra. Toute l’Europe, tu le penses, est en émoi d’un pareil événement.

J’ai vu madame Lawsson en lui portant une loge pour l’Opéra-Comique. Morel m’a écrit que M. Lecourt était à