Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/319

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débattre avec la Société des concerts du Conservatoire, qui veut exécuter des fragments de Roméo et Juliette ; et moi, je ne veux pas. Qui l’emportera ? Me joueront-ils malgré moi ?… ou me convertiront-ils à leur manière de voir ?

Rappelez-moi au souvenir de votre aimable et affectueux petit monde. Je serre la main à Théodore, en lui souhaitant sérieusement d’oublier les manières parisiennes, et la conversation parisienne, et toute espèce de style parisien. Rien n’est plus bête que cette éternelle et plate blague qu’on applique à tout à Paris ; qu’il l’oublie à jamais. Il est trop grand artiste pour en tenir compte. Qu’il n’écrive pas trop, ni trop vite, ni pour trop de monde, et qu’il laisse les gens venir à lui sans leur faire trop d’avances. Adieu.


CXXV.

AU MÊME.


Paris, 15 mars 1864

Que diable voulez-vous que je vous dise ? Il n’y a point de nouvelles musicales qui vaillent la peine de vous être envoyées. On a joué dernièrement un opéra de Boulanger, le Docteur Magnus. On va donner un opéra, Lara…, tatouille de M… (je ne me rappelle plus son nom…), à l’Opéra-Comique ; bientôt Mireille de Gounod au Théâtre-Lyrique. Je suis allé prier George Hainl de remettre l’exécution des fragments de Roméo et Juliette à l’année prochaine ; je voyais qu’on n’aurait pas le temps de répéter