contemplèrent tant de fois. Rien n’est changé. — Le temps a respecté le temple de mes souvenirs. Seulement des inconnus l’habitent aujourd’hui : vos fleurs sont cultivées par des mains étrangères et personne au monde, pas même vous, n’eût pu deviner pourquoi un homme à l’air sombre, aux traits empreints de fatigues douloureuses, en parcourait hier les plus secrets réduits… O quante lagrime !… Adieu, madame, je retourne dans mon tourbillon ; vous ne me verrez probablement jamais, vous ignorerez qui je suis, et vous pardonnerez, je l’espère, l’étrange liberté que je prends aujourd’hui de vous écrire. Je vous pardonne aussi d’avance de rire des souvenirs de l’homme comme vous avez ri de l’admiration de l’enfant.
« Despised love[1]
« Grenoble, 6 décembre 1848. »
Et malgré les railleries de mon cousin, j’envoyai la lettre. J’ignore ce qu’il en est advenu… Je n’ai plus, depuis lors, entendu parler de madame F*******. Je dois dans quelques mois retourner à Grenoble. Oh ! cette fois, je le sens, je n’y résisterai pas… j’irai à Vif[2].
LIX
J’ai hâte d’en finir avec ces mémoires, leur rédaction m’ennuie et me fatigue presque autant que celle d’un feuilleton ; d’ailleurs quand j’aurai écrit les quelques