Page:Bernard - Le Prince Maximilien.djvu/2

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Un air glacé souffle et murmure,
Le César ferme son manteau :
Descends, prince, car la nature
Sourit sur le lointain côteau.

Ici le vent froid et le givre
Dans les yeux font perler des pleurs ;
Ah ! si l’homme est heureux de vivre,
C’est là-bas, où l’on voit des fleurs.

Suivant en vain la bête agile,
Le prince, qui se voit nargué,
Veut chercher un meilleur asile,
Car la course l’a fatigué.

Un moment encore il s’arrête :
Il regarde à l’entour de lui ;
Les sapins sont beaux sur sa tête,
Au ciel leurs troncs servent d’appui.

« Ô nature aux aspects sublimes !
Trop grande pour notre néant,
Pour admirer sans peur tes cimes,
Il faudrait le cœur d’un géant ! »

Et le prince alors veut descendre,
Un morne abîme est sous ses pieds :
Sonne du cor, on va t’entendre,
Appelle chasseurs et limiers !