Page:Bernard - Le Prince Maximilien.djvu/3

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Devant lui la roche se dresse,
À son côté gronde un torrent,
De toutes parts la mort le presse ;
Mais ranime ton cœur mourant :

Voici ta suite qui fourmille
De çà, de là, dans les rochers ;
On voit luire entre la charmille
Les longues lances des archers.

Mais Dieu même n’y peut rien faire !
D’eux, par un gouffre séparé,
Le César regarde la terre,
Son œil est sec, son cœur navré.

En sa pensée il se recueille :
« L’homme est le jouet de la mort,
Car la vie, ainsi qu’une feuille
Tombe au premier souffle du nord. »

Mais, pour en finir comme un homme,
Ses regrets, il les sait cacher ;
Lorsqu’on possède Vienne et Rome,
Il faut s’en aller sans broncher.

La foule s’afflige, au contraire,
Les larmes répondent aux cris,
Et les sanglots qu’elle profère
Font hurler tous les chiens surpris.