Page:Bernier - Théologie portative, 1768.djvu/119

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lée, vû que ſes Prêtres en tiroient bon parti ; depuis le Chriſtianiſme ſes Prêtres plus déſintéreſſés lui font bien griller des victimes, mais ils s’abſtiennent de les manger, leur cuiſine eſt aſſez bien pourvue ſans cela.

Homme. L’homme ordinaire ſe définit un animal compoſé de chair & d’os, qui marche à deux pattes, qui ſent, qui penſe, qui raiſonne : ſelon l’Evangile & Jean Jacques, l’homme ne doit ni ſentir, ni penſer, ni raiſonner ; il devroit même, pour bien faire, marcher à quatre pattes, afin que ſes Prêtres puiſſent avec plus de facilité lui monter ſur le dos.

Le vieil homme. C’eſt l’homme dans ſon état naturel, c’eſt-à-dire, corrompu, aſſez dépravé pour aimer ſon bien-être, & aſſez foible pour le chercher. Le fils de Dieu a fait de ſon mieux pour anéantir le vieil homme, mais ainſi que ſes Prêtres il y a perdu juſqu’ici ſon latin, il faudra voir ſi par la ſuite ils s’en tireront à leur honneur.

Honnête-homme. Il eſt impoſſible de l’être ſi l’on n’eſt intimement convaincu que l’Egliſe eſt infaillible, que ſes Prêtres ne peuvent ni mentir ni avoir la berlue ; il eſt évident qu’un homme qui ne