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JEAN-ARTHUR RIMBAUD

lère folle et répliqua par des violences hyperboliques, tout en donnant au censeur congé de son âme. M. Izambard, redevenu soudain plus pédagogue que jamais, renvoya la diatribe à la mère du forcené, avec des appréciations à tout le moins suggérant des mesures coercitives. Madame Rimbaud, que cela ne fit que torturer davantage, demanda des explications à Arthur. Avec un haussement d’épaules, il les donna en deux qualificatifs précis. Ce fut fini… Non ! car l’ex-professeur n’a pas encore, en l’année 1911 qu’il est, pardonné à cette mère la réserve silencieuse avec quoi elle accueillit sa dénonciation.

Et la sensibilité morale de Rimbaud, envasée par l’amitié, voulut, après cet incident, se renflouer et voguer vers les tendresses du beau sexe. En vue du port, sa barque d’amour, portant pavillon céleste, devait se briser contre le rocher des préjugés.


Un jour de cet été de 1871, Madame Rimbaud reçoit d’un industriel voisin une épistole signalant, en termes d’ailleurs assez aimables, les allures incorrectes de son enfant, qu’elle devrait bien, disait-on, surveiller plus attentivement. Voici à quoi faisait allusion l’excellent bourgeois carolopolitain :

Le vibrant poète, au sortir quotidien de chez