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Si mon mal se résigne,
Si jamais j’ai quelque or
Choisirai-je le Nord
Ou le Pays des Vignes ?…
— Ah, songer est indigne

Puisque c’est pure perte !
Et si je redeviens
Le voyageur ancien,
Jamais l’auberge verte
Ne peut bien m’être ouverte.


5. CONCLUSION


Les pigeons qui tremblent dans la prairie,
Le gibier, qui court et qui voit la nuit,
Les bêtes des eaux, la bête asservie,
Les derniers papillons !… ont soif aussi.

Mais fondre où fond ce nuage sans guide,
Oh ! favorisé de ce qui est frais !
Expirer en ces violettes humides
Dont les aurores chargent les forêts ?

Cela, disons-nous, a été écrit à Charleville en mai 1873, dans le même temps, par conséquent, que Verlaine écrivait à Paris les « Ariettes oubliées » des Romances sans Paroles. Nous verrons que les deux poètes se communiquaient alors, par correspondance, leurs essais. Rim-