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Que ton vers soit la bonne aventure
Éparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym…
Et tout le reste est littérature.


IV

Cependant, d’étranges bruits couraient dans Paris sur la qualité de l’affection éprouvée par Verlaine à l’égard de son jeune ami. Aux réunions des cénacles, les appréciations les plus odieuses touchant les mœurs des deux poètes furent d’abord chuchotées, puis à haute voix émises et colportées de cabarets en cafés. On disait qu’au point de vue sexuel, Rimbaud avait des goûts dépravés et que Verlaine était mû vers lui par une honteuse passion. On ajoutait — suprême sottise — que cette passion, en affaiblissant les facultés intellectuelles de l’auteur des Fêtes galantes, était cause de la mauvaise tenue des vers qu’il faisait à présent. Or, ces vers étaient les « ariettes » des Romances sans Paroles.