Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/175

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Un rapport de police, figurant au dossier du procès de Bruxelles dont nous parlerons plus loin, s’est fait l’écho de ces grossières et mauvaises interprétations. Tout le monde, à peu près, sait comment sont menées les enquêtes de la police parisienne. L’enquêteur, un individu de mentalité fruste et soumise auquel on a ordonné de trouver des indices corroborant l’imputation qui a motivé la mise en mouvement de la justice, se présente et informe chez les concierges, chez les petits boutiquiers, provinciaux enclins à la médisance et tout à fait incapables d’estimer à leur valeur significative les manières d’être, les gestes et les propos des personnes cultivées et d’une intelligence au-dessus de la moyenne populaire. Ce qu’il en rapporte ne peut être que suspect, sinon erroné. Pourtant, les tribunaux en font état.

Dans le cas particulier de l’enquête sur Verlaine et Rimbaud, il se peut que la belle-famille de celui-là ait été appelée à fournir des matériaux à l’information ; ainsi que certains camarades de Verlaine, ennemis de Rimbaud. En haut lieu administratif, on n’aurait dû tenir compte non plus de ces dépositions, ni, à plus forte raison, les transmettre à une juridiction étrangère pouvant s’en autoriser pour une condamnation sévère envers un malheureux écrivain en posture