Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/180

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Le voyez-vous sur la tour la plus céleste
Du haut palais avec une torche au poing ?
Il la brandit comme un héros fait d’un ceste
D’en bas on croit que c’est une aube qui point.

Qu’est-ce qu’il dit de sa voix profonde et tendre
Qui se marie au claquement clair du feu
Et que la lune est extatique d’entendre ?
— « Oh, je serai celui-là qui créera Dieu !

« Nous avons tous trop souffert, anges et hommes,
De ce conflit entre le Pire et le Mieux.
Humilions, misérables que nous sommes,
Tous nos élans dans le plus simple des vœux.
 
« Ô vous tous, ô nous tous, ô les pécheurs tristes,
Ô les gais Saints pourquoi ce schisme têtu ?
Que n’avons-nous fait, en habiles artistes,
De nos travaux la seule et même vertu !

«  Assez et trop de ces luttes trop égales
Il va falloir qu’enfin se rejoignent les
Sept Péchés aux Trois Vertus Théologales !
Assez et trop de ces combats durs et laids !

« Et pour réponse à Jésus qui crut bien faire
En maintenant l’équilibre de ce duel,
Par moi l’Enfer dont c’est ici le repaire
Se sacrifie à l’Amour universel ! »…


Chez Verlaine comme chez Rimbaud, pris isolément, il y avait au point de vue anatomique