Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/214

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dédaigneusement, si elle n’avait eu à accomplir sa mission relative aux manuscrits. Ce fut avec laconisme, d’un ton de politesse stricte, qu’elle les réclama. On mit en avant des prétextes obliques dépôt dont ne devait compte qu’à Verlaine, procès en cours, etc., pour ne pas accorder satisfaction. Elle prit alors congé, sans se donner la peine de faire remarquer que, Verlaine ayant redemandé les choses pour les restituer à Rimbaud, l’on commettait, en agissant ainsi, un abus envers son fils mineur.


Parmi les autographes confisqués[1] se trouvait-il des lettres pouvant, par une interprétation maligne, induire des adversaires décidés à faire flèches de tout bois en des imputations contre Verlaine ? C’est possible. Les deux poètes usaient, à ce moment, de la méprise des mots. En tout cas, pour les Mauté, comme pour les avoués et autres gens d’affaires de ce temps-là, la Chasse spirituelle devait être, à coup sûr, parfaitement incompréhensible. Chronologiquement, elle se placerait, croyons-nous, entre le Bateau ivre et les illuminations. Il faut joindre à la Chasse spirituelle, comme égarées, comme

  1. Voir à ce sujet la préface de Verlaine aux Poésies complètes d’Arthur Rimbaud, page X (édition Vanier. 1895.).