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JEAN-ARTHUR RIMBAUD

canalisées par toute la France au moyen du Rappel des Hugo, de la Lanterne de Rochefort et de la Marseillaise du même Rochefort et de Millière, s’essoraient dans l’atmosphère nationale. Les élections de 1869, amenant Gambetta sur la scène du Corps législatif, le meurtre de Victor Noir, l’arrestation de Rochefort et d’autres événements de moindre retentissement offraient prétexte à sonner et à battre, de plus en plus fort, l’assaut au gouvernement de Napoléon III. La jeunesse universitaire s’émouvait. On rêvait la chute du « tyran », le retour des « géants de 93 » et des « héros de 48 », le coup de force populaire qui rétablirait la République. Et si, en province, les « nouvelles couches » ne conspiraient pas vraiment, elles prenaient à tout le moins des attitudes de conspirateurs.

M. Izambard, bien que façonné par l’Université impériale, n’avait pas laissé de s’éprendre fortement des nouvelles propagations idéales. Sa jeunesse, à Charleville, épousa avec ardeur les doctrines républicaines. Cautionnait-il ainsi l’avenir ? Nous ne nous permettrons point de l’affirmer, ni même de le croire. En tout cas, si, dans le présent, à cause de la surveillance dont il se sentait l’objet de la part des séminaristes suivant son cours, il ne fit point, en classe, étalage de ses sentiments politiques, du moins au