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JEAN-ARTHUR RIMBAUD

quand son « ami » est absent de Charleville, tandis que Madame Rimbaud le croit à la bibliothèque municipale, il commence à arpenter dans tous les sens et par tous les temps les sites sauvages et pittoresques de la vallée de la Meuse. Déjà transparaît dans ses propos que les notions convenues du bien et du mal sont repoussées par son esprit romantisé déjà sa raison se refuse aux impositions, n’acceptant que ce qu’elle croit venir d’elle-même. Il se prend à délester la soutane il délaisse le cours d’histoire professé par l’abbé Wilhem, auquel, malignement, il se contente de poser des questions touchant les guerres de Religion, la Saint-Barthélemy et les Dragonnades.

Il n’en obtiendra pas moins, comme par le passé, des triomphes scolaires. Cette année encore, il remporte au concours académique un premier prix de vers latins et un second de discours. Ajouterons nous que, dans le temps donné pour ces compositions, il trouva moyen de traiter, par surcroît, chaque sujet en prose et en vers français.

De toute sa force, il aspire à devenir un poète. Le devoir suivant, en vieux français, fait au cours de l’année, atteste que s’il choisissait cette carrière, il n’en ignorait aucunement les périls matériels