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JEAN-ARTHUR RIMBAUD

dier et de Jacquette Pacouvet, il nous eût été difficile, sinon impossible (les registres d’état civil d’avant la Révolution n’ont pas été conservés régulièrement ou ne comportent pas la somme de renseignements nécessaires) de poursuivre davantage nos investigations dans cette ascendance et de vérifier si, comme à plusieurs reprises on l’a prétendu, le nom de Rimbaud rejoint, dans la nuit généalogique, le nom patronymique des comtes d’Orange. Nous l’admettrons toutefois parce que ce fut vaguement de tradition dans la famille et parce qu’Arthur Rimbaud lui-même semble avoir été obsédé de cet atavisme féodal, lorsque, dubitativement il est vrai, dans Une Saison en Enfer, il dit :

Je me rappelle l’histoire de France, fille aînée de l’Église. J’aurais fait, manant, le voyage de Terre-Sainte ; j’ai dans la tête des routes dans les plaines souabes, des vues de Byzance, des remparts de Solyme : le culte de Marie, l’attendrissement sur le Crucifié s’éveillent en moi parmi mille féeries profanes… Plus tard, reître, j’aurais bivaqué sous les nuits d’Allemagne.


Néanmoins, à l’aspect seul des noms d’alliance, on juge que les Rimbaud bourguignons-francs-comtois, humbles artisans, n’avaient guère le souci, par leurs mariages, de conserver pur le